Santé Pollen : le détecter tôt pour le traiter mieux
Un nouveau « pollinarium », qui permet de prévenir les risques liés aux pics de pollen des espèces les plus allergisantes, vient d'être créé à Rennes (35). Il intègre un réseau national de sept jardins du même type.
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Le mardi 29 mars, le « pollinarium sentinelle » de Rennes a été présenté officiellement à la presse, après la signature d'une convention entre la ville et l'Association des pollinariums sentinelles de France.
Le premier a été mis en place en 2003 à Nantes (44) sur le site du jardin des plantes. Il a été imaginé sous l'égide de l'ancien directeur du jardin botanique, Claude Figureau, pour aider les professionnels de santé dans la détection précoce de la présence de pollens allergisants dans l'air. En effet, il a été démontré que pour les sujets à risque, l'apparition des symptômes pouvait survenir dès la présence d'une faible quantité de pollen, pas toujours détectée par les systèmes de capteurs aériens utilisés par le réseau national de surveillance aérobiologique. C'est généralement seulement lorsque le pic pollinique est atteint qu'il est lisible sur les capteurs aériens. Or, les médecins ont constaté que le démarrage d'un traitement dès le début de l'activité pollinique d'une espèce réduisait la durée du traitement et l'apparition de symptômes graves chez les patients les plus sensibles. La création d'un jardin « pollinarium sentinelle » permet de surveiller, pour une sélection des espèces les plus allergisantes de la région, la présence des floraisons les plus précoces et de suivre celles-ci pendant toute leur durée.
Quatrième cause de maladie chronique
Pour chaque espèce retenue - une vingtaine à Rennes comportant des ligneux et des graminées -, plusieurs écotypes ont été récoltés et mis en culture sur un site bien ensoleillé et à l'abri des vents froids. Durant la période végétative, une observation quotidienne est réalisée par un jardinier travaillant au jardin botanique situé dans le parc du Thabor, tout proche. Les informations sont transmises à l'ARS (agence régionale de santé) avant midi, pour une mise à jour des données en ligne en fin d'après-midi.
Face à l'intérêt grandissant des collectivités territoriales, des agences régionales de santé et des associations en charge de la surveillance de la qualité de l'air pour ce nouvel outil au service du bien-être des citoyens, une association des « pollinariums sentinelles » de France s'est créée en 2011. Les allergies constituent un problème majeur de santé publique. Elles sont considérées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la quatrième cause de maladie chronique dans le monde. En France, près de 30 % de la population adulte est affectée de rhinites allergiques et 20 à 30 % de ces personnes développeront de l'asthme.
Le réseau compte actuellement sept « pollinariums sentinelles » en fonctionnement dans les villes de Nantes, Quimper (29), Rennes (35), Vannes (56), Saint-Nazaire (44), Angers (49), Laval (53), et une douzaine en cours d'aménagement sur l'ensemble du territoire national.
Yaël Haddad
Pour en savoir plus sur le réseau : www.alertepollens.org
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